Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est quand même bien, pour une fille !
22 novembre 2007

24 - what about, what about ?

  Avec T. on a parlé de nos expériences sexuelles en maternelle. C'était émouvant de voir toutes ces choses trop chouettes qu'on avait fait dans la cour derrière le dos de notre monde entier.

  J'ai parcouru Paris pendant trois heures, aller-retour du sud au nord, sans raison légitime, juste parce que j'avais envie de marcher. En plus de parler toute seule, j'avais des rythmiques aux pieds, et malgré la progressive douleur ressentie je continuais à marcher -aller, retour, aller, retour. Sans raison concrète, sans aucun but, juste avec de la musique bêtement coincée dans les oreilles. Il ne faisait pas si froid que ça, et je pensais tout haut. Exactement comme une folle. D'ailleurs je suis sûre que les gens pensaient que j'étais folle. Et ils n'avaient pas tort, les salopiauds. La tour Eiffel brillait quelque part vers l'Ouest, son étrange phare diffusait un cône de lumière pâlotte qui me faisait cligner des yeux. Il ne faisait pas froid, finalement, vraiment pas.
  C'était un charmant point de non retour, une sensation de douceur blasée, des milliers de petites sphères qui avaient tracé le chemin vers la folie. Il n'y avait pas eu d'élément déclencheur, de traumatisme vénéneux, de séisme brutal. Ce n'était qu'un agencement de perles minuscules sur le collier dont le fil était devenu trop court pour toutes les contenir. Peu à peu, il se resserait autour de mon cou, et je ne ressentais plus rien qu'un étourdissement somme toute jouissif.
  Cette simple incapacité à se rappeler de ce qui s'était passé, ces trous de mémoires soudains, ces chemins de traverse oubliés, cette impossibilité de s'abandonner à une concentration, à une activité forte, concrète, pleine de sens et de courage.

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est quand même bien, pour une fille !
Publicité
Publicité