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Là où les feuilles mortes ressemblent à des ailes d'oiseaux
Grises et bleues, vertes et brunes
Je revois l'extinction d'une amitié déjà morte
Parfois je pense à Jo
Où-est-ma-tête

Je lis, je regarde, je vis à travers les oeuvres des autres. Je voudrais ne pas être née ; je-voudrais-ne-pas-être-née

Je brûlerai mes draps et je respirerai les cendres. Je tousse, penchée, la fenêtre grande ouverte et les cendres qui s'échappent de mon nez et de ma bouche, j'ai le goût acide et brûlant et sale, Et la pollution parisienne me fait mal à la tête, Et le sang me donne des migraines lancinantes qui naissent entre les yeux et meurent dans la bouche, avec ce goût pâteux et innocent, un goût nauséeux de vomi
Parfois je pense à Jo

Où sont passées toutes ces années ? Est-ce moi qui ai inventé tout ça ? Les autres existent encore, ils grouillent autour de mon corps inerte et je ne peux pas leur pardonner. Les autres m'ont piétinée comme une vulgaire chaussette juteuse de sueur et je mordillais les peaux autour de mes ongles sales que je rongeais, je triturais ma bouche, je m'arrachais les cheveux et mon acné se propageait comme des insectes courant sur ma peau, sur mon corps tout entier. Le réveil était violent, j'ai compris que j'avais tout mis en oeuvre pour qu'ils me détestent.

De ma faute

Où est passé mon ego ? Vais-je un jour accepter ce que je suis ? Je crève les larves palpitantes. J'enfonce mes ongles dans les larves palpitantes et je crache sur le coeur qui ne s'arrêtera jamais de battre. Les aînées sont le brouillon des cadettes.
Parfois je pense à Jo.

Où es-tu, Jo ? Et les couloirs de F.V. dégueulasses, et la cantine puante avec les verres crasseux, qui sentaient le lait tourné, et A. avec ses putains de porte-cigarettes, et les "haaaa" écrits sur des feuilles lors des cours de profs dépressifs. Et les sorties le vendredi soir, les sms-brouillons et toute cette connerie.

C'est MORT. Du LAIT TOURNé que j'ai vomi

N'oublie jamais d'où tu viens