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Sécher la deuxième heure de colle, tellement la trouille de se faire gauler, et on parcourait les couloirs avec les copines, avec l'angoisse jouissive de nos douze ans collée au bide, la délicieuse putain d'impression qui prend à la gorge...

De la SOLITUDE jusque dans les gencives.

Et puis de nouveau le spleen.

Je pourrais écrire quelque chose de joli de bien déprimant qui glisse comme un bonbon dans la bouche mais je ne peux pas. Les beaux jours et l'orage, toutes ces conneries. J'ai envie d'être salope et d'arracher bien violemment les poumons des autres. De les ouvrir pour voir comment ils sont à l'intérieur, eux. De savoir pourquoi toutes ces bêtises m'arrivent et si il faut vraiment que je continue à manger. Pourquoi il fait ça, pourquoi je fais ça, pourquoi elle fait ça, je ne comprends rien aux gens, depuis que j'ai su la chose j'ai commencé à ouvrir ma bouche pour parler aux autres et tout est devenu tellement lumineux que ça m'a juste niqué la tête comme si je m'étais fait empaler par une fourchette. J'ai mal, j'ai une douleur constante, constante, une douleur physique qui en réalité n'est que morale. Et vas-y que ça repart en hystérie, de migraines en crises de larmes et de vomi, puis l'apathie qui revient. Quelques instants de luminosité et rater des contrôles. Juste envie d'en avoir fini avec le bac, avec le lycée, et puis après ? Rien. Le néant j'ai mal au ventre. Mes genoux sont écorchés. J'ai mal aux plantes de pied. Je ne sais plus écrire. Je finirai empaquetée dans un carton, je visualise mon cadavre et j'ai envie de tourner le dos à la vie, parce qu'elle est trop injuste et trop jouissive en même temps. J'ai envie de refiler un peu de toute cette merde aux autres, pourquoi ils m'ont niqué mon enfance ?